Rouault 1939 |
"Être capable de trouver sa joie dans la joie de l'autre : voilà le secret du bonheur."
"Comprendre, c'est déjà aimer."
"L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme."
"Il est très difficile de se mépriser sans offenser Dieu en nous."
"Ce qu'exige tôt ou tard le plus fort, ce n'est pas qu'on soit à ses côtés mais dessous."
"Le monde moderne n'a pas le temps d'espérer, ni d'aimer, ni de rêver."
"On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas tout d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure." "L'expérience n'est, pour la plupart des hommes, au soir d'une longue vie, que le terme d'un long voyage autour de leur propre néant." (Sous le soleil de Satan, 1926)
"C'est que la vie n'est confusion et désordre que pour qui la contemple du dehors." (Sous le soleil de Satan, 1926)
"Il vint, aussitôt, tout à coup, sans nul débat, effroyablement paisible et sûr. Si loin qu'il pousse la ressemblance de Dieu, aucune joie ne saurait procéder de lui, mais, bien supérieure aux voluptés qui n'émeuvent que les entrailles, son chef-d'œuvre est une paix muette, solitaire, glacée, comparable à la délectation du néant. Quand ce don est offert et reçu, l'ange qui nous garde détourne avec stupeur sa face." (Sous le soleil de Satan, 1926)
"Les comparaisons sont peu de chose, quand il faut les emprunter à la vie commune pour donner quelque idée des évènements de la vie intérieure et de leur majesté." (Sous le soleil de Satan, 1926)
"Chacun de nous est tour à tour, de quelque manière, un criminel ou un saint, tantôt porté vers le bien, non par une judicieuse approximation de ses avantages, mais clairement et singulièrement par un élan de tout l'être, une effusion d'amour, qui fait de la souffrance et du renoncement l'objet même du désir, tantôt tourmenté du gout mystérieux de l'avilissement, de la délectation au goût de cendre, le vertige de l'animalité, son incompréhensible nostalgie. Hé! qu'importe l'expérience, accumulée depuis des siècles, de la vie morale. Qu'importe l'exemple de tant de misérables pécheurs, et de leur détresse! Oui, mon enfant, souvenez-vous. Le mal, comme le bien, est aimé pour lui-même, et servi." (Sous le soleil de Satan, 1926)
"Quel prêtre n'a jamais pleuré d'impuissance devant le mystère de la souffrance humaine, d'un Dieu outragé dans l'homme, son refuge!" (Sous le soleil de Satan, 1926)
"Oui, l'intelligence peut tout traverser, ainsi que la lumière l'épaisseur du cristal, mais elle est incapable de toucher, d'étreindre. Elle est une contemplation stérile." (L'imposture, 1927)
"Nul n'est moins digne d'amour que celui-là qui vit seulement pour être aimé." (L'imposture, 1927)
"On n'épuise pas le malheur, on l'oublie." (Dialogue d'ombres, 1928)
"Heureux ou malheureux, le passé peut tout corrompre." (Dialogue d'ombres, 1928)
"Vous avez la vocation de l'amitié [...]. Prenez garde qu'elle ne tourne à la passion. De toutes, c'est la seule dont on ne soit jamais guéri." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Béni soit celui qui a préservé du désespoir un cœur d'enfant!" (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"La vérité, elle délivre d'abord, elle console après. D'ailleurs, on n'a pas le droit d'appeler ça une consolation. [...] La parole de Dieu! c'est un feu rouge." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"À ce moment, son regard était très bon, très doux et -cela semble ridicule, parlant d'un homme si fort, si robuste, presque vulgaire, avec une telle expérience de la vie, des êtres- d'une extraordinaire, d'une indéfinissable pureté." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"La pitié, vois-tu, c'est une bête. Une bête à laquelle on peut beaucoup demander, mais pas tout. [...] Elle est puissante, elle est vorace. Je ne sais pourquoi on se la représente toujours un peu pleurnicheuse, u peu gribouille. Une des plus fortes passions de l'homme, voilà ce qu'elle est." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Car les faibles vous seront toujours un fardeau insupportable, un poids mort que vos civilisations orgueilleuses se repassent l'une à l'autre, avec colère et dégout." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Le démon de la luxure est un démon muet." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Béni soit celui qui a préservé du désespoir un cœur d'enfant!" (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"La vérité, elle délivre d'abord, elle console après. D'ailleurs, on n'a pas le droit d'appeler ça une consolation. [...] La parole de Dieu! c'est un feu rouge." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"À ce moment, son regard était très bon, très doux et -cela semble ridicule, parlant d'un homme si fort, si robuste, presque vulgaire, avec une telle expérience de la vie, des êtres- d'une extraordinaire, d'une indéfinissable pureté." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"La pitié, vois-tu, c'est une bête. Une bête à laquelle on peut beaucoup demander, mais pas tout. [...] Elle est puissante, elle est vorace. Je ne sais pourquoi on se la représente toujours un peu pleurnicheuse, u peu gribouille. Une des plus fortes passions de l'homme, voilà ce qu'elle est." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Car les faibles vous seront toujours un fardeau insupportable, un poids mort que vos civilisations orgueilleuses se repassent l'une à l'autre, avec colère et dégout." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Le démon de la luxure est un démon muet." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Peut-être le vice est-il moins dangereux pour nous qu'une certaine fadeur? I y a des ramollissements du cerveau. Le ramollissement du cœur est pire." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Je pense, d'ailleurs, que l'humanité se partage entre deux espèces distinctes, selon l'idée qu'on se forme de la justice. Pour les uns, elle est un équilibre, un compromis. Pour les autres... - Pour les autres, lui ai-je dit, la justice est comme l'épanouissement de la charité, son avènement triomphal." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Je pense, d'ailleurs, que l'humanité se partage entre deux espèces distinctes, selon l'idée qu'on se forme de la justice. Pour les uns, elle est un équilibre, un compromis. Pour les autres... - Pour les autres, lui ai-je dit, la justice est comme l'épanouissement de la charité, son avènement triomphal." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Une douleur vraie qui sort de l'homme appartient d'abord à Dieu, il me semble." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Comme nous savons peu ce qu'est réellement une vie humaine!" (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Oh! je sais parfaitement que le désir de la prière est déjà une prière, et que Dieu n'en saurait demander plus." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Je crois, je suis sur que beaucoup d'hommes n'engagent jamais leur être, leur sincérité profonde. Ils vivent à la surface d'eux-mêmes, et le sol humain est si riche que cette mince couche superficielle suffit pour une maigre moisson, qui donne l'illusion d'une véritable destinée." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Mais l'historien, le moraliste, le philosophe même, ne veulent voir que le criminel, ils refont le mal à l'image et à la ressemblance de l'homme. Ils ne se forment aucune idée du mal lui même, cette énorme aspiration du vide, du néant." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Madame, ai-je repris, le bon Dieu connait le secret des âmes, lui seul." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Il n'est pire désordre en ce monde que l'hypocrisie des puissants." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"L'amour est plus fort que la mort, cela est écrit dans vos livres." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Ce n'est pas nous qui avons inventé l'amour. Il a son ordre, il a sa loi." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Ma fille, (...) on ne marchande pas avec le bon Dieu, il faut se rendre à lui, sans condition." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"L'enfer, c'est de ne plus aimer." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Il ne s'agit pas de connaitre son pouvoir, monsieur le curé, mais la manière dont on s'en sert, car c'est cela justement qui fait l'homme." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"On ne va jamais jusqu'au fond de sa solitude." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Je n'ai jamais été jeune parce que personne n'a voulu l'être avec moi." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"La forme charnelle de l'espérance, je crois que c'est ce qu'ils appellent le bonheur." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Il n'est pas si mauvais d'affronter Dieu, lui dis-je. Cela force un homme à s'engager à fond - à engager à fond l'espérance, toute l'espérance dont il est capable." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Car enfin la justice entre les mains des puissants n'est qu'un instrument de gouvernement comme les autres. Pourquoi l'appelle-t-on justice? Disons plutôt l'injustice, mais calculée, efficace, basée tout entière sur l'expérience effroyable de la résistance du pauvre, de sa capacité de souffrance, d'humiliation et de malheur. L'injustice tenue à l'exact degré de tension qu'il faut pour que tournent les rouages de l'immense machine à fabriquer les riches, sans que la chaudière n'éclate." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Les meilleurs tueurs, demain, tueront sans risque. A trente-mille pieds au-dessus du sol, n'importe quelle saleté d'ingénieur, bien à chaud dans ses pantoufles, entouré d'ouvriers spécialistes, n'aura qu'a tourner un bouton pour assassiner une ville et reviendra dare-dare, avec la seule crainte de rater son diner. Évidemment personne ne donnera à cet employé le nom de soldat. (...) Le pauvre diable qui bouscule sa bonne amie sur la mousse, un soir de printemps, est tenu par vous en état de péché mortel, et le tueur de villes, alors que les gosses qu'il vient d'empoisonner achèveront de vomir leurs poumons dans le giron de leurs mères, n'aura qu'à changer de culotte et ira donner le pain bénit? Farceurs que vous êtes!" (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Garder le silence, quel mot étrange! C'est le silence qui nous garde." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Le silence intérieur - celui que Dieu bénit - ne m'a jamais isolé des êtres. Il me semble qu'ils y entrent, je les reçois ainsi qu'au seuil de ma demeure. Et ils y viennent sans doute, ils y viennent à leur insu. Hélas! je ne puis leur offrir qu'un refuge précaire! Mais j'imagine le silence de certaines âmes comme d'immenses lieux d'asile. Les pauvres pécheurs, à bout de forces, y entrent à tâtons, s'y endorment, et repartent consolés sans garder aucun souvenir du grand temple invisible où ils ont déposé un moment leur fardeau." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Il est plus facile que l'on croit de se haïr. La grâce est de s'oublier." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
"Mais quelques instants plus tard sa main s'est posé sur la mienne, tandis que son regard me faisait nettement signe d'approcher mon oreille de sa bouche. Il a prononcé alors distinctement, bien qu'avec une extrême lenteur, ces mots que je suis sûr de rapporter très exactement: "Qu'est-ce que cela fait? Tout est grâce." Je crois qu'il est mort presque aussitôt." (Journal d'un curé de campagne, 1936)
Georges Bernanos (1888-1948)